[PREVENTION] L'hypersexualisation sur les réseaux sociaux (1/2)
L'avènement d'Internet a accéléré l'accès à l'information et facilité la connectivité mondiale, notamment grâce aux réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram et TikTok, accessibles à tous via les smartphones. Malgré ces avancées technologiques et sociales, se pose la question des conséquences néfastes des réseaux sociaux sur l'image de soi des utilisateurs, notamment à travers le phénomène de l’hypersexualisation.
Réseaux sociaux et algorithmes
Chaque réseau social est équipé d'un algorithme, un système intégré à la plateforme qui lui permet de fonctionner et de suggérer du contenu en accord avec les préférences de l'utilisateur. Cependant, les réseaux sociaux peuvent aussi imposer leurs propres critères et forcer les créateurs à s’y plier s’ils souhaitent obtenir davantage de visibilité. Le principe est simple : plus les critères fixés par l’algorithme sont remplis et plus le contenu est relayé, entraînant célébrité et rémunération potentielle.
Prenons le cas de TikTok. Plateforme pour smartphones créée en 2016 dont le principe est de visionner et de partager de courtes vidéos. Un espace digital très simple d’utilisation qui laisse place à la créativité, réunissant en 2023 plus d’un milliard d’utilisateurs.
L’impact sur l’image de soi
Néanmoins, les vidéos les plus populaires de la plateforme, propulsées par l’algorithme, mettent en avant un certain type de physique et des comportements ambigus. De fait, la plupart du temps, les contenus les plus performants sont ceux qui créent du désir, entraînant une redéfinition des normes sociales et esthétiques. Cela conduit à l'établissement d'un modèle spécifique visant à obtenir l'approbation, incitant les utilisateurs à imiter les autres ou à souffrir de leurs différences. Le phénomène a déjà été observé sur d’autres plateformes mais il a été intensifié par TikTok, qui pousse encore plus à l’hypersexualisation.
Les conséquences de l’hypersexualisation
L'hypersexualisation se caractérise par une mise en avant excessive de la sexualité au sein de la société. Elle se manifeste à travers des choix vestimentaires, des altérations physiques ou des comportements, et bouleverse les relations envers soi-même et les autres. Bien que ce phénomène soit observé chez tous les sexes, toutes les tranches d'âge et tous les groupes sociaux, ses répercussions sont particulièrement marquées chez les femmes et les jeunes filles.
Poursuivons avec l’exemple de TikTok. Sur la plateforme chinoise, les vidéos qui génèrent le plus de vues ont généralement une connotation sexuelle (choix des vêtements, exposition de certaines parties du corps, chorégraphies suggestives, etc.). Ces contenus brouillent les limites de ce qu’il est sans danger d’exposer et banalisent les comportements sexuels, affichant une ambiguïté qui frôle parfois la pornographie. Il est d’ailleurs possible de trouver du contenu pornographique sur la plateforme, provenant de comptes amateurs ou de professionnels qui tentent de rediriger les visionneurs vers leurs plateformes de vente de contenu, ou même de sites pornographiques.
Cette limite trouble impacte à la fois les créateurs de contenu et les consommateurs. En effet, les créateurs, pour gagner en popularité, tentent de s’adapter au maximum aux codes de la réussite, jusqu’à se mettre en situation d’exposition extrême. De leur côté, les consommateurs ont accès à du contenu potentiellement choquant qui repousse les limites de ce qui est tolérable.
Ce fait est plus grave encore lorsqu’il concerne un public jeunes car ces derniers sont plus vulnérables et en pleine construction. Quelles sont les conséquences de l’hypersexualisation chez les plus jeunes, et, a fortiori, chez les enfants ? Lire la suite.
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