[REGARD X] Comment le porno façonne les rapports de force hommes / femmes
En véhiculant une vision stéréotypée de la sexualité, l’industrie pornographique banalise les actes de violence faits aux femmes et alimente les rapports de force entre les deux sexes. Cette apologie de la haine misogyne a des impacts directs sur le comportement des consommateurs, notamment des plus jeunes.
Une apologie de la haine misogyne
Dans la majorité des scènes de sexe pornographiques, l’homme est représenté comme le sexe fort et viril. Face à lui et par opposition stéréotypée, la femme est faible et soumise. Le principe est simple : le rapport d’infériorité de la femme face à l’homme est mis en scène de manière quasi systématique afin de procurer de l’excitation. La pornographie sert ainsi une idéologie sexiste, dans laquelle les femmes sont haïssables et déshumanisées. Elle est d’ailleurs le plus souvent produite par des hommes et pour des hommes pour lesquelles sexualité rime avec domination masculine.
De plus, cette violence symbolique est souvent accompagnée d’actes de violence physique. Selon les chiffres exposés par le Haut Conseil à l’Égalité entre les hommes et les femmes, 90% des contenus pornographiques présentent des actes non simulés de violences physiques, sexuelles ou verbales envers les femmes.
Ainsi, au-delà de la vision erronée de la sexualité qu’elle véhicule, la pornographie banalise, voire justifie les comportements abusifs à l’égard des femmes. Avec la massification de la pornographie, les modèles sains de la sexualité sont peu à peu remplacés par des modèles violents et misogynes qui font désormais office de référence en matière d’éducation sexuelle.
Les enjeux pour les plus jeunes
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon un rapport de Pornhub datant de 2022, la majorité des consommateurs de pornographie ont entre 18 et 24 ans. On sait aussi que, pour 68 % d’entre eux, cette consommation est fréquente. A cause du choc émotionnel que le premier visionnage constitue, le jeune est amené à consommer de nouveaux contenus, de manière régulière, jusqu’à changer sa perception du sexe, banaliser certains actes et développer un rapport biaisé aux corps des autres. Chez le jeune homme, il deviendra normal d’intégrer la violence à ses pratiques sexuelles et, inconsciemment, de nourrir des fantasmes misogynes qui se reflèteront sur ses comportements envers les femmes.
Au-delà de son influence néfaste sur les plus jeunes, la pornographie influence les dynamiques sociales et alimente des clichés sexistes jusqu’à inciter à la haine de genre. Pour contrer ces conséquences sociétales désastreuses, il est urgent de remettre en place des exemples sains de sexualité et d’ouvrir le dialogue sur les dérives de l’industrie pornographique.
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