[SOCIETE] Comment la pornographie encourage-t-elle la culture du viol ? (1/2)

 
 
 
 

Avec l’avènement de la pornographie, rendue largement accessible par les sites de streaming au début des années 2000, certaines pratiques extrêmement violentes se sont banalisées, alimentant l’imaginaire commun jusqu’à reconstruire notre conception du sexe.

Tolérer les actes extrêmes dans la pornographie, c’est s’habituer à la violence sexuelle. Comment la culture du viol et la pornographie sont-elles intrinsèquement liées ? Quelles en sont les conséquences ?

 

Définition de la culture du viol

Selon la définition de l’ONU Femmes, « la culture du viol est l’environnement social qui permet de normaliser et de justifier la violence sexuelle ». Ici, le terme de culture est important, car il témoigne d’un comportement qui touche la société dans sa globalité, mais qui est cultivé par tous nos actes et pensées. Cette culture du viol alimente les inégalités entre les sexes ainsi que le rapport de force qu’ils entretiennent.

Lien entre violence et pornographie

D’après le Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes, près de neuf vidéos pornographiques sur dix comportent des scènes de violences verbales, physiques et sexuelles. Ces violences, généralement subies par des femmes ou des enfants, sont faites dans le cadre de scènes de sexe dites « hard » présentant des viols. Dans la mesure où la pornographie puise dans les fantasmes les plus enfouis de chacun pour toucher un public plus large, elle pose le problème de la banalisation de certains actes. En effet, que se passe-t-il quand les fantasmes passent la barre de la réalité et deviennent la norme, lorsque la violence prend le dessus sur le plaisir et que les stéréotypes sont alimentés ?

 

Une conception stéréotypée de l’homme et de la femme

Dans la majorité des vidéos à caractère pornographique, on observe une conception faussée de ce que sont la féminité et la masculinité, les deux notions étant portées à leurs extrêmes. La femme est généralement en position de vulnérabilité et se plie sous la force écrasante de l’homme viril. Ce qui semble un fantasme ponctuel pour certains peut cependant se transformer en réalité pour tous ceux qui consomment de la pornographie fréquemment ou qui ne parviennent pas à délimiter la fantaisie de la vraie vie. À force, on note des dynamiques aussi toxiques pour les hommes qui doivent endosser le rôle de mâle alpha intimidant, que pour les femmes qui sont rabaissées au rôle de sexe faible prenant du plaisir à être soumis. Ainsi, le rapport de force entre les sexes se consolide : si tout le contenu à caractère sexuel que l’on ingère est teinté de violence, verbale ou physique, les relations interpersonnelles sont affectées et les normes redéfinies. De fait, la culture du viol englobe une quantité de pratiques qui conduisent à priver les femmes et les filles de leurs droits et libertés. Parmi ces pratiques : la justification des viols par la tenue portée, la non-reconnaissance du « non », ou encore à une autre échelle, le danger chez les enfants des mariages forcés et la mutilation génitale.

 

Là où l’on pensait que la pornographie était une libération des normes sociales et sexuelles, on voit se dessiner en réalité une banalisation des violences contre les femmes qui participe à la culture du viol, par le biais de pratiques sexuelles mises en scènes, qu’elles soient extrêmes ou non.

Les enfants également sont victimes de ce système qui se nourrit de violence.  Lire la suite.

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